ANNEQUIN 

au fil du temps...  

LA SOCIETE DE JAVELOTS "LES VOLTIGEURS".

Le jeu de javelot est un jeu populaire qui a trouvé son développement dans le Nord de la France pour devenir une spécialité de la région au même titre que la pétanque ou la pelote basque dans le sud.
Héritier de deux armes, son homonymie avec le javelot de l'athlétisme moderne trouve son explication dans les origines antiques communes à ces deux disciplines : la lance encore appelée sagaie, javeline, haste, pilum ou javelot.
Le javelot tir sur cible n'en a pourtant gardé que la pointe, remplaçant la tige par un accessoire d'une autre arme antique, la flèche, dont il a emprunté et amplifié l'empennage pour assurer un bon équilibre dans l'air.
Cette combinaison originale est donc à l'origine du javelot qui a gardé ce nom en raison de son lancer manuel.

Un javelot ressemble à une grosse fléchette dont le poids évolue entre 200 et 400 grammes.
Il se compose de 2 parties :
- une pointe en métal,
- un empennage en plume qui en assure son équilibre aérostatique.

Un morceau de tronc d'arbre, appelé également blot, sert de cible. On plante alors au centre de cette cible, deux bagues en fer, qui délimitent les surfaces de points :
- une petite bague de quelques centimètres de diamètre, dont la surface est de couleur blanche ;
- une grande bague d'une vingtaine de centimètres environ.

La surface comprise entre les bagues est peinte en rouge vif. Les joueurs se trouvent à une distance variant de 6 à 8 mètres, le but étant de lancer les deux javelots au centre de la plus petite des bagues. Si le javelot pénètre la petite bague, 2 points sont accordés. S'il pénètre entre les deux bagues, il vaut 1 point.

Le javelot est un jeu d'adresse qui demande beaucoup de concentration, de calme et un contrôle total du geste au moment du lancer.
Le javelot devient un moyen d'émulation, d'échange, de rencontres et, par-là même un spectacle qui eut ses heures de gloire à la fin du XIXème-début du XXème siècle dans le Nord de la France.
A cette "Belle Epoque", c'est dans les arrières salles ou dans les cours des estaminets, principaux lieux de rencontre à l'époque, que les mineurs et les ouvriers pratiquent le javelot.
Il y a encore une bonne trentaine d'année, on jouait au javelot dans les cours de cafés et estaminets. Les gens se retrouvaient le soir, pour discuter, jouer ensemble et passer un bon moment oubliant ainsi les soucis de la journée terminée. Des concours, individuels ou par équipes, se déroulaient le dimanche.

A la fin des années cinquante-début soixante, on jouait au javelot dans certains cafés. MM. Louis Crouzet et Charles Dupont, tenanciers de cafés respectivement rue Roger Salengro et Léon Blum, décidèrent en 1961 de créer une société de javelots nommée « Les Voltigeurs ». Cette société, présidée initialement par M. René Lévêque puis par la suite par M. Abel Cuvelier, regroupait de nombreux amateurs qui s’entraînaient durant la semaine et disputaient le championnat chaque dimanche. Elle organisait régulièrement des concours auxquels participaient de nombreux représentants de sociétés situées dans le Bassin Minier. La liste des champions qu’a connue la société serait trop longue pour les nommer tous. On citera notamment Lucien Laurent, Désiré Boulet, André Compagnon, Raymond Desbonnet, Guichard Royer et Charles Dupont, qui ont porté haut les couleurs de la société lors des concours régionaux. La société, qui a vu son siège transféré au café de la Mairie par suite de la fermeture du café Nicolas, va perdurer jusque dans les années soixante dix.

Lors d'un concours inter sociétés.

Lors de la création de la société autour de René Lévêque , président, et de Louis Crouzet et de Charles Dupont.

Les Voltigeurs dans les années 60 au café Nicolas.

Avec ses champions,la société était reconnue lors des tournois régionaux. A Givenchy-lez-la-Bassée, Lucien Laurent  gagne le tournoi en catégorie "amateurs" en 1975.

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Lucien Laurent  gagne la coupe de France dans la catégorie "amateurs"lors d'un concours dans les années 1970, en présence de M. André Deuve, maire.

La société participait aux animations comunales.