ANNEQUIN 

au fil du temps...  

En 1900

Carreau de la fosse 9

Machines d'extraction et bureaux

Militaires devant le carreau de fosse lors du vaste mouvement de grève qui a suivi la catastrophe de Courrières        le 10 mars 1906.

  LA FOSSE 12 A USAGE DE PUITS D'AERATION, situé Route Nationale 43 (Béthune-Lens) à Annequin.

- Durant la guerre 1914-1918.

Annequin se trouve dès le début de la guerre dans la zone de combat, et reste menacée jusqu’en 1918. Une partie de la population fuit la commune pour se mettre à l’abri. En avril 1915, les bombardements sont quotidiens, les dégâts sont énormes mais le front se stabilise ensuite. Les affrontements sont d’une telle violence que les annequinois évacuent le village le 13 avril 1918, et n’y reviendront que le 1er octobre suivant Annequin a beaucoup souffert de la Grande Guerre. La commune a perdu 103 habitants (54 soldats et 49 civiles). La vie économique a été entravée pendant la guerre. La fosse n° 9 située à 2500 mètres des premières lignes dut arrêter son activité durant de longues périodes. Si quelques travaux d’entretien ont bien été effectués la nuit, pour éviter d’attirer l’attention, les pompes ayant été arrêtés dès octobre 1914, une partie des galeries se trouvent inondées.

- La reprise de l’exploitation en 1918.

Après la guerre, les travaux de dénoyage s’imposent pour la reprise de l’exploitation. La compagnie de Béthune fait reconstruire la cité 9. L’habitat est alors amélioré, et l’ensemble est étendu. Les travaux s'achèvent en 1921. A la fosse n° 9 comme ailleurs, les besoins de main d’œuvre engendrés par l’exploitation du charbon sont tels que les compagnies font appel à la main d’œuvre étrangère. Environ 70 000 polonais s’installent dans notre région. Un baraquement destiné aux polonais est construit, place Ferry. Ceux-ci s'y réunissent le dimanche, pour chanter, danser et boire entre eux. .Ce baraquement leur est exclusivement réservé. La fosse fait travailler un grand nombre d'annequinois, mais aussi beaucoup d'ouvriers des villages voisins (Richebourg, Beuvry, Cambrin ...). D’ailleurs, un bus réalise le ramassage des ouvriers des communes alentours alors que d'autres viennent à bicyclette. La rue Salengro est bordée de commerces et de cafés où les mineurs se retrouvent après le travail. Certains cafés offrent même le logement.

En 1926

- Durant la seconde guerre mondiale (1939-1945).

L’occupation est rude, la population vit sous pression et dans la peur. Les travaux forcés, les déportations, les réquisitions (logements, chevaux, fourrage, ...), le pillage des productions de charbon, la mise en place du STO (service du travail obligatoire), qui contraint les jeunes ouvriers à partir en Allemagne, l’inefficacité du système de rationnement et le développement du marché noir , la perspective d'une annexion au Reich sont autant d'éléments qui conduisent au rejet massif de l'occupant et au développement des réseaux de Résistance. Le 2 mars 1943, un coup de grisou à la fosse n° 9 fait 16 morts et 6 blessés. C’est la catastrophe la plus meurtrière que la commune ait connu. Pourtant, la présence de ce gaz n’avait été qu’exceptionnellement constatée dans le quartier. L’accident s’est produit dans une taille au moment d’un tir de mine pour faire tomber le toit. La mine qui avait raté, a été retrouvée intacte après l’accident. Cet accident doit donc s’expliquer soit par un tir d’amorce à l’air libre par le boutefeu pour faire exploser la mine, ou pour vérifier la ligne de tir, soit par une étincelle de court-circuit sur la ligne de tir qui comportait plusieurs parties dénudées. Le conseil municipal exprime alors sa solidarité et aide les familles des victimes.

LA FOSSE N°9

- Du forage du puits en 1892 à la guerre de 1914.

Si l’exploitation du charbon débute dès le milieu du XVIII éme siècle dans le Nord, il faut attendre 1842 pour que l’on découvre du charbon dans le Pas-de-Calais, à Oignies plus précisément. De grandes compagnies minières se forment et très rapidement le bassin du Pas-de-Calais ne cesse de s’agrandir pour surpasser celui du Nord. C’est ainsi, qu’en 1891, l’agent général de la compagnie minière de Béthune demande au préfet du Pas-de-Calais, « l’autorisation d’ouvrir un nouveau siège d’exploitation, En 1906, le Directeur de la compagnie des mines sollicite « l’autorisation d’ouvrir un nouveau puits d’extraction n°12 sur la commune d’Annequin … l’emplacement choisi pour le nouveaux puits est de 1755 mètres au Sud-Ouest du puits n° 9 et à 655 mètres de la limite Ouest de la concession de Grenay ». Le puits n° 12 est achevé en 1910.dit n° 9, … sur le territoire d’Annequin ». Jusqu’alors, le village d’Annequin vivait quasi-essentiellement grâce à l’agriculture. L’arrivée de l’exploitation du charbon va considérablement marquer l’évolution du paysage et l’histoire de la commune ainsi que la vie de ses habitants. Le puits n° 9 est foré en 1892-1893, et l’exploitation débute en 1896. La Fosse n°9 dépend de la concession de Grenay et descend à environ 500 mètres de profondeur. Au début de XX° siècle, la production journalière est d’environ 700 tonnes par jour. En 1906, le Directeur de la compagnie des mines sollicite « l’autorisation d’ouvrir un nouveau puits d’extraction n°12 sur la commune d’Annequin … l’emplacement choisi pour le nouveaux puits est de 1755 mètres au Sud-Ouest du puits n° 9 et à 655 mètres de la limite Ouest de la concession de Grenay ». Le puits n° 12 est achevé en 1910. Ce puits sert à alimenter les galeries et atteint une profondeur de 520 mètres. Un chemin de fer permettant de transporter le charbon, appelé « chemin des cavaliers », traverse la commune. Cette voie ferrée passe derrière l’église en direction d’Auchy-les-mines. En 1907, la compagnie des mines de Béthune fait construire un embranchement pour relier la fosse 9 à la fosse 12. Celui-ci prend son départ derrière l’église, puis se dirige vers Noyelles-les-Vermelles, franchissant la D 943. A la fin du XIX° siècle, la population d’Annequin augmente rapidement. Le nombre d’habitants passe de 620 en 1889 à 1886 en 1912, soit trois fois plus d'habitants en seulement 23 ans. Pour loger les mineurs à proximité de la fosse, la compagnie des mines de Béthune fait construire la cité 9 dans les années 1890. En 1910, 440 mineurs vivent à Annequin.. Cinq ans plus tard, se sont 485 mineurs qui habitent la commune. Il faut souligner que la fosse d’Annequin occupe au total 832 ouvriers, et que 220 d’entre eux sont logés dans la cité 9. Cette augmentation de la population engendre évidemment l'ouverture de commerces. La commune ne compte pas moins de 5 estaminets dans lesquels les mineurs se réunissent après le travail pour se détendre en jouant aux cartes, aux javelots, etc. Cette période a été marquée par la plus grande catastrophe minière qu’a connue  le Bassin Minier. Le 10 mars 1906, 1099 mineurs ont laissé la vie à Courrières. Une grande grève se déroule dans tout le bassin. Des militaires se sont positionnés devant le carreau de fosse lors du vaste mouvement de grève qui a suivi cette catastrophe. Durant cette période, la fosse n°9 a connu de nombreux accidents mortels, essentiellement à la suite d’éboulements.

- La période d’après-guerre et la fin de l’exploitation.

Une grande grève éclate, en 1948. Après huit semaines de grève, les troupes arrivent pour remettre de l'ordre, et chacun reprend le chemin de la fosse. Suite à la nationalisation des Houillères en 1946, la fosse 9 intègre le groupe de Béthune. Durant la deuxième moitié des années 1950, la compagnie des mines modernise la fosse 9 en procédant à l'électrification des galeries. L'exploitation annequinoise est alors beaucoup plus moderne que celles des villages alentours Le moulinage est modernisé en 1945 et le criblage en 1951. La fosse 9 obtient le prix régional de productivité au premier semestre 1953 pour le quartier Edouard. Mais ce progrès n'empêchera pas l'arrêt de l'extraction quelques années plus tard.. En 1963, les sondages de la fosse 9 rencontrent le calcaire carbonifère à environ -650 mètres, soit à une centaine de mètres du fond du puits ; ce qui interdit tout approfondissement. La fosse d’Annequin ferme alors ses portes, mettant fin à près d’un siècle d’histoire. Le puits, profond de 527 mètres, est ainsi remblayé en 1964 et les HBNPC (Houillères de bassin du Nord/Pas-de-Calais) procèdent au démantèlement des installations du siège d’exploitation. Le travail de nos mineurs aura permis d'extraire 14 282 000 tonnes nettes. Les mineurs annequinois sont alors mutés dans les fosses voisines, les fosses 5 et 11 de Loos notamment. Celles-ci ferment les unes après les autres et nombreux sont ceux qui termineront leur carrière à Evin-Malmaison ou à Oignies où a été extraite la dernière gaillette du Nord/Pas de Calais, le 21 décembre 1990.

Le chevalet

Dans les années cinquante, la fosse 9 fait partie du groupe de Béthune...

Sur cette photo, il est possible de reconnaître Florentin HU ( avec son béret), Norbert CARETTE, également délégué syndical (à droite), et Arthur DERISCHEBOURG, boute-feu.( situé au premier plan à droite de Florentin HU). Le boute-feu est celui qui "boute le feu", manie les explosifs et assure la sécurité.

Dans les années 1950

Le carreau de la fosse 9

La dalle de fermeture du puits n°9.

La maison du gardien.



Jusqu’aux années 1870, les corons constituent la première forme d’habitat minier. Il s’agissait de plusieurs blocs de maisons accolées, dont la longueur dépassait souvent 100 mètres. Ces blocs appelés « barres » étaient construits le long d’une route nationale ou perpendiculairement à une rue menant à la fosse et regroupaient jusqu’à 80 maisons.
Aujourd’hui encore, on appelle la cité 9 : « les corons », comme nous le faisons pour désigner l’ensemble de l’habitat minier. En réalité, cette appellation est fausse. La fosse 9 ayant ouvert en 1893, il ne s’agit pas ici de corons, mais d’une cité pavillonnaire. Il s’agit de cités formées par la réunion de 2, 3 voire 4 maisons entourées d’un jardin. Cette disposition permet de donner de l’indépendance aux ménages, la satisfaction d’être « chez soi », mais surtout plus de confort. En effet, les maisons des cités pavillonnaires sont plus grandes et comptent davantage de pièces que celles des corons. La cité pavillonnaire est alors le meilleur habitat ouvrier de France. Il faut remarquer que durant cette période, les compagnies minières connaissent leur « âge d’or » et que ce type de cité était moins sensible aux affaissements de terrains provoqués par les travaux du fond. De plus, il existait une forte concurrence entre les compagnies pour attirer la main d’œuvre. La mise à disposition d’un logement agréable est, de toute évidence, un argument de poids qui motivait les mineurs à rejoindre telle compagnie plutôt qu'une autre. Elles se sont attachées à faire de ces cités, des centres réunissant tout ce qui est nécessaire à la vie sociale : lieux de réunion, terrains de sports, etc.
Les écoles de la commune ont, elles aussi, été construites et sont entretenues par la compagnie  des mines. L’enseignement et les fournitures y sont absolument gratuits. Il faut dire que  toute la vie du village est liée à la compagnie. Peu à peu, les canalisations d’eau potable, qui jusqu’alors aboutissaient à des bornes fontaines au coin des rues, sont complétées par des branchements individuels.
En juin 2012, le Bassin Minier du Nord-Pas-de-Calais est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, plus particulièrement dans notre commune la cité pavillonnaire n°9, l’école et le dispensaire de la Société de Secours Minière.

LA CITE 9

LES TERRILS EN LEUR ETAT ACTUEL

Terrils 47 et 47 A situés sur la commune d'Annequin.

Terrils 47 B et 63 A situés sur la commune de Sailly-Labourse.

LES CEREMONIES DU CENTENAIRE DE LA FOSSE 9 LE 16 OCTOBRE 1993

Lors de l'inauguration de la stèle  dont l'auteur est M. MEYNCKENS.

LES MAQUETTES EXPOSEES PAR MICHEL CARON

Fosse n°9 au couchant.

Maquette illuminée.

Plan du carreau de la fosse 9 en 1932.