ANNEQUIN 

au fil du temps...  

LA CONFRERIE DES CHARITABLES 

 

Histoire et Légende. 

 

La confrérie des charitables du Béthunois fut établie en 1188, année où une épidémie de peste s’abattit sur Béthune et Beuvry. Le 21 septembre, jour de la Saint Mathieu, deux maréchaux-ferrants se rencontrent à la source de Quinty, située à la limite des communes. Ils ont une céleste vision : Saint Eloi, patron des forgerons dit « Bras de fer », leur demande de fonder une « karité », c’est-à-dire une confrérie pour assister les pauvres, soigner les malades et inhumer les corps pour éloigner les épidémies. Ils sont rejoints par les habitants de Béthune et Beuvry pour accomplir leur tâche. La confrérie des charitables continue son action et rend avec le même respect, le même cérémonial, le même dévouement des derniers devoirs aux défunts de toutes confessions. Riches ou pauvres sont considérés de la même manière. La devise de la confrérie est : Exactitude, Union, Charité.
Les médailles de bronze, d’argent, d’or de « L’encouragement au Bien »viennent honorer les charitables et ainsi récompenser de longues années de service au sein de la confrérie.
De par son habit, le charitable est tout différent des autres habitants de la cité mais il est aussi identique à ses autres confrères. Durant son service il a perdu sa personnalité sociale pour n’être qu’un parmi les siens. Il n’est plus alors ni commerçant, ni ouvrier, ni avocat, ni retraité, il est CHARITABLE. Il porte le bicorne ou le béret, une pièce d’étoffe noire, plissée dans le dos et le rabat bleu bordé de blanc.

 

Les rituels. 

 

La procession à naviaux : chaque année, le dimanche qui suit la Saint Mathieu, les charitables de Saint Eloi fêtent l’anniversaire de leur confrérie. Ils entament une marche jusqu’au parc de Quinty où se feront les retrouvailles symboles d’un rite fort ancien : la rencontre de Germon et Gauthier. Lors de la procession, les confrères tiennent en main le « bouquet ». Il s’agit d’une baguette d’environ un mètre de haut qui s’achève par un bouquet de buis auquel viennent s’ajouter quelques fleurs. Ce bouquet rappelle ceux d’autrefois quand la peste sévissait. On croyait alors que les odeurs fortes avaient pour effet de préserver de la maladie, de l’éloigner.

La quête des petits plombs : chaque année à la fin juin, les charitables allaient dans toutes les maisons. En échange de l’aumône qui leur était faite, ils remettaient des méreaux de plomb (jetons). Les méreaux ont disparu en 1918 pour être remplacés par des bons. Après la quête, les charitables procédaient à la distribution des gâteaux de saint Eloi en échange des méreaux. Les charitables marquent ainsi leur souci de nourrir ceux qui ont faim, de leur permettre de vivre. Cette démarche rappelle probablement la lettre que Louis XIV adressa le 7 octobre 1648 à M. de Clermont, intendant d’Artois par laquelle il ordonnait de distribuer quelques rations de pain aussi longtemps que durerait la famine.

La confrérie Saint Jean-Baptiste à ANNEQUIN. 

 

95 localités autour de Béthune ont possédé ou possèdent encore une confrérie. Dés 1678, il existe une confrérie de Saint Jean-Baptiste à Annequin. Tous les enfants entraient dans cette confrérie lors de leur baptême. En attestent les actes de baptême de 1678 à 1710 qui sont suivis de la mention « en confrérie ».
De même, les curés prennent à l’époque possession de la cure la veille de la Saint Jean. Il en est ainsi des curés M. Radelet (1678), G. Parsy (1709), J.Barbry (1725) et vraisemblablement F. Leroux (1697) bien qu’il n’y ait pas de certitude pour ce dernier.
Comme de nos jours, il existait dans l’église d’Annequin un autel de Saint Jean-Baptiste. La confrérie a perduré jusqu’en février 2006.
Des photos, prises à des périodes différentes, vous permettront peut-être de remémorer des charitables que vous avez connus et estimés pour leur dévouement.

La confrérie dans les années 30.
Figurent sur la photo au centre l'abbé Jules Bigot, curé de la paroisse, à droite le chantre (Personne qui chante dans les services religieux), et gauche le fossoyeur communal. 

La confrérie dans les années 45/50 

La confrérie en 1955 

La confrérie dans les années 90. 

De gauche à droite :
- Roland Colmart
- Michel Inglart
- Michel Sockeel
- Henri Inglart
- Abbé Raymond Zonati
- Louis Watté
- Alphonse Bacrot
- Robert Delville
- Jules Meurin
- Pierre Herbette

La confrérie dans les années 80. 

- Alexandre Canesse
 

- Léonard Delaroque
- Jules Meurin
- Pierre Herbette
- Abbé Raymond Zonati
- Léandre Robiquet
- Gaston Derischebourg
- René Lenfant
- Lucien Faucoeur
- René Beaussart
- Louis Watté 

Les confrères lors de la remise de la médaille de la Société Nationale d'Encouragement au Bien 

en présence de: 


- Mme Chavatte, maire,
- Mme Leroy, et de Messieurs Picque et Lefebvre, adjoints,
- l'abbé Raymond Zonati, curé de la paroisse.

La confrérie le 15 août 2002. 

De gauche à droite :
 

- Michel Inglart
- Dominique Sayad
- Henri Inglart
- Robert Delville
- Alphonse Bacrot
- Jacques Leroy
- Louis Watté
- Roland Colmart
- Michel Sockeel