ANNEQUIN 

au fil du temps...  

ANNEQUIN APRES GUERRE

 

La commune compte de nombreux commerces ainsi qu’une trentaine de fermes dans lesquelles certains mineurs travaillent durant les périodes de grosse activité.
Un marché important se déroule dans les boulevards de la Victoire, de la Fosse et d’Hébuterne ainsi que dans les rues adjacentes les 10 et 25 de chaque mois, jour de la quinzaine des mineurs. Ce marché disparaîtra en même temps que la fermeture de la fosse.
Outre deux cinémas qui offrent la projection de films les samedis et dimanches de façon régulière, de nombreuses associations animent la commune les dimanches et jours fériés ; plus particulièrement : l’harmonie La Victoire, La Fraternelle Sportive qui compte de nombreux et talentueux footballeurs, la société colombophile La Concorde, les sociétés de coqueleux qui proposaient des combats de coqs, la société de javelots Les Voltigeurs.
Dans les cafés disséminés dans tous les quartiers, l’affluence était au rendez-vous, notamment pour des parties acharnées de cartes (manille et belote principalement) ou de dés (421).
De nombreuses festivités agrémentaient la vie de la commune et l’Accordéon Club de Fernand Boulet apportait toujours son concours aux ducasses.

Le 7 mars 1947, le conseil municipal décide d’organiser une collecte en vue de l’érection d’un monument à la mémoire de Gabriel Peri, et de faire graver le nom des victimes de la dernière guerre sur le monument aux morts.
Deux ans plus tard, le conseil municipal souhaitant honorer la mémoire des résistants de la communes tués ou déportés par les allemands, change le nom de la « Petite rue » en « Rue des Résistants ».
Un grande grève éclate, en 1948. Elle illustre la scission entre la C.G.T (communiste) et le syndicat socialiste F.O. Dans la commune, les CGTistes manifestent devant la fosse 9, alors que les adhérents du syndicat F.O ne suivent pas la grève et continu le travail. Les CGTistes bloquent alors l'accès au carreau de fosse."Moi, je continuait le travail, mais les CGTistes nous menacés. Ils ont même lancé une grenade allemande dans mon jardin ... heureusement elle n'a pas éclaté. D'après les démineurs le détonateur ne s'est pas enclenché ... Finalement, nous avons décidé de rester à la maison, puisque de toute façon les manifestants empéchaient d'accéder à la fosse. Mais Fernand Coustenoble voulait aller travailler malgré tout. En arrivant là bas, les femmes de mineurs qui manifestaient lui ont couru après et pour leur échapper il a grimpé en haut du château d'eau. Tout le monde crier : descends de là Tarzan !" Finalement, elles l'ont laissé descendre et depuis se jour ce surnom lui est resté : Tarzan" raconte Paul Delehaye. Après huit semaines de grèves les troupes arrivent pour remettre de l'ordre, et chacun reprend le chemin de la fosse 9.

 

En février 1951, les habitants du bas-d’Annequin adressent une pétition aux houillères de Noeux les mines concernant des affaissements de terrains provoqués par les travaux du fond.
En décembre de la même année, Le conseil municipal, en hommage aux services rendus à la commune, décide de donner le nom de « Rue Désiré Sénéchal » (Maire d’Annequin de 1919 à 1945), à la rue anciennement désignée sous le nom de « rue Fourchon ». Dans le même temps, la « Grande Rue » devient « Rue Léon Blum ».
En mars 1953, des travaux pour l’installation de canalisation d’eau (particulièrement dans le bas d’Annequin) débutent. Une convention est alors signée avec les houillères du Nord/Pas-de-Calais qui s’engagent à fournir l’eau. Les travaux s’achèveront en 1956.
Durant la deuxième moitié des années 1950, la compagnie des mines modernise la fosse 9 en procédant à l'électrification des galeries. L'exploitation annequinoise est alors beaucoup plus moderne que celles des villages alentours. Mais ce progrès n'empêchera pas l'arrêt de l'extraction houillière annequinoise, quelques années plus tard.

 

 

La fermeture de la Fosse 9

 

Constatant la dégradation des résultats financiers des houillères de Bassin du Nord/Pas-de-calais, le gouvernement, en 1960, étudie un plan de régression de la production charbonnière et demande l'arrêt de l'embauchage. Ceci provoque le mécontentement de la corporation minière."En 1960, un sondeur est venu à Annequin, je l'ai rencontré par hasard. Il m'a reconnu et nous avons discutés un moment. Il m'a dit qu'il me faudrait trouver un nouveau travail parce que la fosse allait fermer dans trois ans , faute de rentabilité ... On savait donc déjà en 1960 que la fosse 9 fermerait" se souvient Paul Delehaye. Lorsque les fosses de la Clarence, celles de Labourse et d'autres ferment, les annequinois sentent que leurs tours arrivent. En mars 1963, une grève de 35 jours éclate mais rien ne peut plus changer la décision. Notre région de vieille tradition industrielle, que l'on disait invulnérable, subit à son tour les effets des transformations de l'économie française.
Les Houillères n'embauchent plus pour compenser les départs, et les fils de mineurs se détournent de ce métier qui n’offre plus de perspectives d’avenir.
En 1963, les sondages de la fosse 9 rencontrent le calcaire carbonifère à environ -650 mètres. La fosse d’Annequin ferme alors ses portes mettant fin à près d’un siècle d’histoire. Le puits est ainsi remblayé en 1964 et les HBNPC (Houillères de bassin du Nord/Pas-de-Calais) procèdent au démantèlement des installations du siège d’exploitation. Le travail de nos mineurs aura permis d'extraire 14 282 000 tonnes nettes.

Carreau de la fosse 9 

Les mineurs annequinois sont alors mutés dans les fosses voisines, les fosses 5 et 11 de Loos notamment. Celles-ci ferment les unes après les autres et nombreux sont ceux qui termineront leur carrière à Evin-Malmaison ou à Oignies où a été extraite la dernière gaillette du Nord/Pas de Calais, le 21 décembre 1990.
Après un siècle d’exploitation charbonnière et trente ans de reconversion, la mine a profondément marqué notre commune.

 

Le visage actuel d’Annequin

 

Suite à la fermeture de la fosse, la commune enregistre une diminution de sa population et de nombreux commerces cessent leur activité. Toutefois, de nouvelles entreprises s’installent (blanchisserie Montagne ; Import-Elec ; Constructions Artisanales, puis Nord Pesage), le commerce se restructure et enregistre l’arrivée d’une grande surface alimentaire (Netto). Des lotissements voient le jour ( les Bleuets, les Lilas, le hameau des Saules, les Jonquilles, les Coutures, les Cytises) ainsi que des immeubles (le Gallodrome,…) et de nombreuses constructions individuelles. La population augmente à nouveau et compte à ce jour 2352 habitants.
L’évolution du commerce et de l’agriculture des années 1940 à nos jours figure dans le chapître "vie quotidienne".